Le conseil national PSHogon vient d'adopter une plateforme d'orientation pour les élections eurogones de juin. Ce texte intitulé "Une ambition socialiste pour l'Eurogon" a réussi à rassembler les différents courants pourtant très divisés sur le traité constitutionnel. L'envie de donner une nouvelle claque électorale à la droite et les tractations pour la constitution des listes ont contribué fortement à cette union tactique. L'exigence sociale clairement affirmée y est également pour beaucoup. Le texte a néanmoins suscité des réactions critiques dans les milieux proches du PSH...

L'économiste Thomas Picotin (directeur d'études à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales) a publié une critique très sévère du texte PSHogon qualifié de "fausse route". Il s'en prend tout particulièrement aux 2 critères de convergence sociale proposés : d'une part "l'instauration d'un salaire minimum eurogon", d'autre part, "la réduction progressive de la durée effective du temps de travail à 35 heures".
Ces propositions sont "au mieux symboliques et sans impact réel, au pire inappliquables". Picotin regrette que la question du dumping fiscal soit à peine mentionnée. Le PSH est stupide "d'axer son projet eurogon sur des propositions aussi inadaptées qui ne peuvent que provoquer l'hostilité de ses principaux partenaires".

Le LEPICE vient également de publier une évaluation très mitigée (8/20, admis à l'oral de rattrapage) du texte PSHogon qu'il juge "trop verbeux et incantatoire". "Les objectifs énoncés sont dans l'ensemble justes et louables. Leur caractère abstrait renforce l'impression d'un long catalogue de bonnes intentions dont le PSH se garde bien trop souvent de préciser les modalités d'application pratique."

Le LEPICE note avec satisfaction un début de prise en compte des "3 Bombes à retardement du traité constitutionnel eurogon et des 5 propositions du LEPICE" (Voir Chronique Orthogonale "Les 3 Bombes à retardement du traité constitutionnel eurogon : Le LEPICE propose 5 modifications du traité eurogon" sur http://orthogonales.joueb.com/news/43.shtml).
Concernant la Bombe N°1, le PSH estime que "pour les politiques de l'Union ...une procédure de décision à la majorité qualifiée est indipensable" (cf.page 12).
Concernant la Bombe N°2, le texte PSHogon rappelle (page 6) "Pour lutter contre le dumping fiscal, il faut harmoniser les politiques fiscales: il est donc nécessaire d'instaurer une prise de décision à la majorité qualifiée dans ce domaine". Il n'y a hélas presque rien (cf. page 8) sur la coopération policiaire ou judiciaire, sinon le classique et usé "L'union doit désormais aller plus loin ...blablabla... Il faut accentuer la coopération blablabla...".
Concernant la Bombe N°3, le PSH réclame bien (cf. page 6) la révision des statuts de la BCE afin d'inclure le soutien de la croissance et de l'emploi dans ses objectifs. Rien sur le contrôle démocratique de la BCE à part un bien modeste "nous souhaitons qu'une loi-cadre établisse les modalités du dialogue entre la BCE, le Parlement blablabla...". Rien de bien concret non plus sur le pacte de stabilité auquel le PSH veut "substituer un pacte croissance". Quelques propositions pratiques néanmoins : "la capacité autonome d'emprunt de l'Union..; un budget Eurogon porté à 1,5% du PIB de l'Union.".
On peut donc s'étonner de l'utilisation du qualificatif de "Bonne Constitution Eurogone" (cf. page 11) après que le PSH a admis l'existence des 3 Bombes.