Chroniques Orthogonales - Echec au OUI, le débat en live des matrinautes sur le traité eurogon

Le débat au sein de l'OMATRI sur le traité eurogon est virulent. Les membres de la Commission Administrative ne sont pas les derniers à s'échanger des mails parfois acerbes sur la liste de difffusion cervletique réservée au referendum. Afin de calmer les esprits, Thierry C3PO, le secrétaire de la section a eu l'idée lumineuse d'organiser un débat en live dans une salle de la rue Solferino. Tout le monde a trouvé l'idée follement excitante surtout chez les quinquas à qui cela rappelait le bon vieux temps d'avant les brainchip. Le camp du OUI avait invité Michel Trottard, le camp du NON Pervenche Cyber. Récit du débat...

Beaucoup de matrinautes ont dédaigné la participation en chair et en os par crainte d'affronter en live des échanges violents. Certains ont activé le cerlet Meetwithsensations permettant une participation penta-sensorielle. Une grosse minorité quasi-absente s'était contentée d'uploader leur clone cervletique programmé pour poser des questions convenues et réagir de façon mécanique aux arguments classiques. Lionel Josepas a provoqué un incident de séance en voulant participer au débat via un cervlet de visiophonie antique datant de Bigcows 95. Les firewall matrinautiques ont cru qu'il s'agissait d'un virus troyen et envoyé plusieurs coups de tonnerre vers la brainchip du malheureux Lionel. Celui-ci était sur le point de se retirer du débat politique lorsque Thierry C3PO activa généreusement un port et un tunnel sécurisé.

Michel Trottard et Pervenche Cyber étaient eux dans une forme olympique ayant accepté d'avaler une dose de LSD (Lotion de Sauvetage de Discours). Le débat entre eux fut passionnant et illustré par un cervlet de simulation politico-échiquéenne publié par le LEPICE. Résumé du débat...

Pervenche Cyber ouvre le débat avec les blancs E2-E4.
Michel Trottard entre immédiatement dans la défense Strauss-Kahn par c7-c6.
La suite de l'ouverture est très classique avec des arguments rebattus dont je vous épargne une n-ième redite.
17ème coup, Michel Trottard sacrifie son fou pour obtenir une meilleure position dans 15 ou 20 ans : "il n'y a pas d'autre choix que de maintenir l'eurogon et d'attendre une décennie ou deux pour qu'enfin une majorité de gauche puisse entreprendre une inflexion du capitalisme vers une société solidaire".
Pervenche Cyber capture le fou et lance aussitôt une contre-offensive fulgurante "A l'heure des délocalisations, des menaces sur les services publics et sur l'avenir de la protection sociale, nous ne pouvons pas accepter de renvoyer, une fois encore, les préoccupations sociales des citoyens aux calendes." Avantage positionnel énorme.
Michel Trottard est maintenant en Zeitnot (manque de temps), sa dame du Poitou s'affole et tente de menacer le roi blanc d'une crise "Voter Non nous fera perdre les élections de 2007. Nous allons effrayer quelques électeurs centristes".
Pervenche Cyber interpose son cavalier. Elle reconquiert les cases des couches populaires.
Michel Trottard tente une dernière manoeuvre pour se dégager en contre-attaquant sur l'aile dame "La renégociation du traité est impossible".
Pervenche Cyber a parfaitement calculé les conséquences de son choix et sait qu'il n'y aura pas de crise mais au contraire une dynamique nouvelle. La spécialiste de psycho-histoire intergalactique et du calcul prévisionnel des majorités ne se laisse pas impressionner par le chantage au chaos. Elle applique son plan méthodiquement : "se concentrer sur les institutions et sur la Charte, en écartant la partie III consacrée aux politiques ; rendre les coopérations renforcées plus faciles (à partir de six Etats) ; permettre une révision à la majorité qualifiée. Et ouvrir davantage les possibilités sociales." Echec à la découverte !
Le roi déchu de Trottard est dans un corner noir. Il n'aurait pas du accepter le referendum interne au PSH. Lionel avait raison sur ce point. Il n'aurait pas du consulter les militants sur un projet qui n'est pas socialiste. Echec et mat. Le NON a gagné.