CO : Alain-Omar, pourquoi es-tu parti sur la planète Orthogon ?
AOC : Après le 21 avril 2002, je me suis dit qu'il y avait urgence, qu'il fallait un renouveau des pratiques politiques françaises. Moi qui n'avais jamais milité, je me suis inscrit au PS, à ATTAC, à la C6R. Je voulais à la fois comprendre et agir. Mais je n'étais toujours pas satisfait. C'est alors que j'ai décidé de partir sur Orthogon.

CO : Pourquoi aller si loin ?
AOC : C'était une manière de prendre du recul, de regarder notre vie politique sous un angle nouveau. C'est vrai, la planète Orthogon se situe à mille années-lumière de notre Terre, de l'autre côté de la galaxie du Miroir. En fait, elle ressemble beaucoup à la Terre. Des débats politiques similaires aux notres y font rage dans des pays quasiment identiques. L'abstention et les extrêmes y progressent à chaque élection. Je pense que comprendre la politique sur cette planète nous aidera à tirer des leçons utiles pour la nôtre.

CO : Les orthogons sont-ils en avance sur nous en matière de pratiques politiques ?
AOC : Ils ont les mêmes défauts comme la pratique de la langue de bois ou les luttes de pouvoir. Cependant, ils semblent plus conscients du danger à continuer sans changer. Ils commencent à expérimenter de nouvelles manières de faire de la politique. Je crois sincèrement que nous pouvons y apprendre beaucoup et en tirer des solutions nouvelles.

CO : Quels seront les thèmes de tes chroniques orthogonales ?
AOC : Je commencerai par l'Hexagon, un pays très ressemblant à la France. Un des thèmes principaux sera la manière dont dialoguent ensemble les différentes composantes de la Gauche hexagone. C'est probablement la clé du prochain scrutin présidentiel. J'aborderai aussi les débats principaux d'Hexagon (comme l'emploi), de l'Eurogon (comme l'élargissement) et du reste de l'Orthogon (comme la libéralisation). Une place importante sera également donnée aux enjeux des nouvelles technologies. Plus fondamentalement, j'essaierai d'approfondir la manière dont les orthogons donnent un sens à leurs actions.

CO : Alain-Omar Chen est-il ton vrai nom ?
AOC : Alain, Omar, Chen sont mes vrais noms. Je les ai choisis. Tous ensemble. United colors, united people.

CO : Comment fais-tu pour communiquer avec la Terre d'aussi loin ?
AOC : J'utilise un accès Internet galactique haut-débit à 128 années-lumière par seconde. C'est assez cher mais la Guilde Spatiale est en situation de monopole.

CO : Est-ce que tu attends quelquechose de tes chroniques ?
AOC : J'aimerai bien sûr qu'elles soient utiles. Mais avant cela, j'apprécierai beaucoup que les lecteurs terriens me fassent part de leurs commentaires, de leurs questions. Cela m'aidera certainement à aiguiller mon enquête sur Orthogon. J'aimerai aussi que d'autres envoyés spéciaux me rejoignent sur Orthogon afin de partager différentes façons de voir.

CO : Quelle sera la fréquence des chroniques orthogonales ?
AOC : Hebdomadaire, au moins.