Enhardi par l'excellent résultat du PSH aux élections eurogones du 13 juin, Laurent Ferrari a jeté hier un pavé dans la mare bruxelloise. Le numéro 2 PSHogon a interpellé le chef de l'état hexagon en le sommant de ne pas adopter le traité constitutionnel en l'état lors du prochain sommet des dirigeants eurogons. "Ce serait une grave erreur, pire une faute. Le texte actuel n'est pas acceptable." Il a lancé un avertissement à Jacques Girouette : "Si vous prenez la responsabilité de ce texte, vous devrez assumer la réponse des citoyens hexagons. Ce sera NON"...

Pour Laurent Ferrari, le texte ne répond pas aux attentes des peuples eurogons. Les résultats des élections au Parlement Eurogon ont confirmé le malaise croissant des citoyens eurogons vis à vis de leurs dirigeants et de leurs institutions. Abstention importante, vote sanction à l'égard des pouvoirs en place, poussée eurosceptique sont les symptômes évidents d'une maladie grave. La construction eurogone ne peut plus se poursuivre sans les citoyens, sans prendre en compte leurs besoins, sans prendre en compte leurs craintes.
Le texte présenté est très loin du compte. Il enracine un fonctionnement ultralibéral qui profite à une minorité en fragilisant la majorité. Il favorise le dumping social et fiscal. Il laisse en place une Banque Centrale sans contrôle démocratique. Il freine les investissements collectifs, et ne propose rien pour lutter contre le chomage. Enfin, comble d'indécence et de déni démocratique, il n'est révisable qu'à l'unanimité, quasi-impossible à 25. Les améliorations réelles par ailleurs ne peuvent pas réparer les lacunes précédentes. L'Eurogon à 25 irait dans le mur avec ce traité, un peu moins vite qu'avec le traité de Nice, mais dans le mur quand même.

"Il était de ma responsabilité de dirigeant politique d'agir et de tenter d'infléchir le destin. C'est pourquoi je demande solennellement au président hexagon de ne pas engager l'hexagon et l'eurogon dans une voie sans issue. Ce serait une erreur historique si les dirigeants de l'Union s'accordaient sur un texte médiocre et nuisible. Il faut continuer à se battre. Un traité constitutionnel meilleur est possible. L'Eurogon sera social ou ne sera pas." Laurent Ferrari a ensuite conclu son appel du 15 juin en demandant à tous les hexagons de le rejoindre dans la résistance et de faire pression pour que le maréchal Girouette ne signe pas l'armistice à Bruxelles.