Devant la désaffection croissante des électeurs, les démocrates orthogons tentent désespérément de trouver des solutions nouvelles. Les brainchip ne permettant pas de modifier la manière de penser, ni les sentiments, certains mettent désormais leur espoir dans l'innovation pharmaceutique.
Depuis quelques mois en effet, plusieurs politiciens orthogons expérimentent en secret de nouveaux produits dopants. Ces substances favoriseraient la conception de meilleurs programmes en améliorant la productivité des débats. Elles permettraient d'atténuer la langue de bois et de renouveler les discours. Les grandes entreprises pharmaceutiques ont flairé un marché potentiellement très juteux qui pourrait aussi intéresser le monde de l'entreprise.
Petit tour d'horizon des substances pharma-politiques orthogones, appelées également politicaments...

Les premiers produits étaient de simples stimulants comme la politaspirine et la politaféïne. Intéressants pour les politiciens fatigués, leur effet restait cependant très limité. Le politiviagra a connu ensuite un certain succès chez les politiciens les plus agés, en stimulant les relations avec leurs collaborateurs et collaboratrices. Quelques accidents cardiaques ont hélas refroidi plusieurs chevaux de retour.

Le politanabis semble être aujourd'hui un des plus appréciés. Sans effet addictif, il apaise indéniablement les débats, ce qui est déjà énorme. Le politanabis augmente aussi le sentiment de confiance en ce soi, ce qui n'est pas sans risque. Un témoin récent d'une affaire politico-judiciaire s'est ainsi laissé emporter par son éloquence. Il a révélé à l'insu de son plein gré que "tout le monde savait" alors que tous ses anciens collègues avaient affirmé le contraire. Alain Droitebotte a d'ailleurs annoncé des procédures d'exclusion pour les militants qui seraient pris en flagrant délit d'usage de politicaments.

Ceux qui recherchent la créativité et le dynamisme au quotidien préfèrent la politicocaïne. Parmi les effets indésirables recensés, le risque de confondre promesses et réalité. Le président hexagon Jacques Girouette en aurait abusé avant la fameuse séance de voeux 2004 où il a promis la création de 200 000 emplois nouveaux par an sur la Lune en coopération avec les amérigons.

La Lotion de Sauvetage de Discours permet de brillantes envolées mais peut créer des phénomènes hallucinatoires. Des sources malveillantes affirment que Georges Bouse et Tony Nose en prennent régulièrement afin de localiser les armes de destruction massive et les terroristes.

Les plus accros utilisent les politiphétamines ou encore la polithéroïne, dont les effets euphorisants puissants disparaissent rapidement pour laisser place à un état dépressif et parfois des impulsions aggressives. Le premier ministre hexagon Jean-Pierre Coué du Poncif est actuellement en cure de désintoxication.

La polithropoïétine permet de muscler artificiellement les discours. Elle est autorisée aux USA où elle a été utilisée avec succès par Arnold Schwarzaggedon dans l'élection au poste de gouverneur de Californie. Nicolas Flinguette, le virevoltant ministre de l'intérieur hexagon en aurait essayé lors de son voyage en Chine, lors de la soirée où il a révélé que la brainchip du président Girouette était d'origine japonaise.

Les partis politiques dénoncent officiellement ces produits, mais certains chefs de courants ambitieux les expériment en secret dans des débats internes surprenants dont nous rendrons compte dans nos prochaines éditions. On commence à proposer des contrôles anti-dopage à la sortie des émissions politiques télévisées. Ce renouveau artificiel de la propagande politique permettra-t-il de retrouver la confiance des électeurs ?