Chroniques Orthogonales - L'entente secrète de Laurent Ferrari et François Mimolette

Les principaux dirigeants PSHogons de la motion majoritaire se sont bien mis d'accord secrètement pour manipuler le référendum sur le traité constitutionnel eurogon et faire gagner le OUI. Les analyses ont confirmé l'authenticité de la cassette en possession de Chroniques Orthogonales. Il s'agit de l'enregistrement d'une réunion virtuelle tenue le 2 décembre entre Laurent Ferrari, François Mimolette, Dominique Nazedaq, Martine Baudruche, Jack Debois et Pervenche Cyber. Les échanges entre les participants attestent l'existence d'un plan parfaitement calculé pour assurer une victoire nette du OUI tout en garantissant une forte minorité de NON. L'objectif était semble-t-il de satisfaire les europhiles sans rompre les ponts avec la gauche opposée au traité. Le choix du NON par Laurent Ferrari visait à modifer son image social-libérale et à préempter un virage à gauche potentiel des militants d'ici 2007. Enfin, la manoeuvre visait à marginaliser et décourager les minoritaires du PSH.
L'action des matrinautes aurait involontairement perturbé le plan initial.
Extraits de la cassette...

François Mimolette : Mes amis, mes amis, nous avons gagné. Notre plan a parfaitement réussi. Le PSH sort grandi et plus fort de ce débat. Les europhiles sont rassurés. Les alliés de gauche opposés au traité sont un peu déçus mais se sentent écoutés. Les centristes se sentent plus proches de nous grâce à Dominique. Laurent a regauchi son image tout en écrasant les minoritaires par la stature de son argumentation. C'est un vrai succès.

Laurent Ferrari : Je ne suis pas mécontent. Tout s'est passé comme nous l'avions prévu : les insultes à mon égard, puis le respect croissant, et même l'espoir que le NON gagne. Je vous l'avais bien dit que je pouvais convaincre une majorité. J'ai vraiment surclassé Python, Saint-Just, Mélangetout et Sourcilleux. C'était facile, je l'avoue. Je suis surtout satisfait que vous ayiez été forcés d'utiliser l'argument du OUI ou le chaos.

Jack Debois : C'était formidable. Laurent, tu es vraiment une canaille. J'ai dû en faire des tonnes pour faire peur aux militants et les ramener au bercail du OUI. Note, c'était drôle, j'adore les rôles dramatiques.

François Mimolette : Que j'ai ri en disant que ceux qui m'aimaient devaient voter comme moi. Enfin, il n'y a plus de souci à se faire pour la désignation du candidat à la présidence de 2007. Il est parmi nous ce soir. Le pauvre Lionel n' a rien compris en me reprochant d'avoir lancé ce débat. Il est de moins en moins foudroyant.

Dominique Nazedaq : Oui, oui, je crois que si l'élection se gagne au centre; je serai très bien placé pour être le candidat.

Martine Baudruche : Doucement, il faudrait peut-être innover et avoir une candidate par exemple.

Jack Debois : Il faudra surtout un candidat qui sache parler au coeur des hexagons et des hexagones.

Laurent Ferrari : Je pense toujours que cela se jouera à gauche et que j'aurai les meilleures chances.

François Mimolette : Mes amis, mes amis; ne nous disputons pas. C'est le meilleur d'entre nous qui sera candidat, celui qui saura unir les socialistes et la gauche comme j'ai réussi à le faire cette année...

Jack Debois : Oui, Un pour tous, tous pour un.

François Mimolette : ... Mais il faut avant tout un bon projet pour 2007. C'est pourquoi je propose comme convenu que Jack, Martine et Dominique s'en occupent et rejoignent la direction nationale. Laurent, tu participeras indirectement avec Jack qui est ton ami. Bien sûr, tu gardes ton poste de numéro 2 comme prévu. Ton bras droit Claude Brastroplong reste aussi.. Mais je dois sacrifier les autres idiots, Manuel Valse et compagnie.

Martine Baudruche : C'est quand même dur pour eux. Ils n'étaient pas au courant de notre plan. Ils y ont cru au NON de Laurent.

Dominique Nazedaq : Pas de sentiments. Leur choix était libre et non faussé. On ne pouvait pas mettre tout le monde dans la confidence. C'est comme à la Bourse, on ne gagne que quand on est initié.

Laurent Ferrari : Il y a quand même un truc qui me tarabuste. Nos simulations avaient prévu que le OUI gagnerait à 56%. Que s'est-il passé ? Pervenche, as-tu vérifié tes calculs ?

Pervenche Cyber : J'ai vérifié en testant plusieur modèles de psycho-histoire PSHogone. J'ai injecté tout le flux de données argumentatives issues des sites de campagne, des tribunes de presse et des réunions fédérales. Tous les modèles prévoient un résultat à 56% avec une marge d'erreur de 0,5%.

Dominique Nazedaq : Si les militants ne votent plus comme prévu, c'est grave. Je suis d'accord avec Laurent, il faut comprendre.

Jack Debois: Peut-être ai-je été trop brillant, trop éloquent ?

Pervenche Cyber : Non. Je viens de recevoir à l'instant, l'analyse détaillée des flux argumentatifs infra-fédéraux. Il y a un accident imprévu qui est survenu autour de la section de l'OMATRI. Les matrinautes partisans du OUI ont utilisé un cervlet de démocratie participative pour structurer le débat interne. Ils ont refusé de le transmettre aux partisans du NON pendant la campagne du référendum. Il semblerait que le flux argumentatif résultant ait excédé les capacités persuasives modélisées et se soit diffusé de manière virale par le canal rose large bande. C'est la seule explication possible.

Martine Baudruche : Je n'ai rien compris.

François Mimolette : Mes amis, je vais vous expliquer. C'est moi qui a organisé cette petite expérience en secret afin de tester en grandeur nature les capacités du cervlet de démocratie participative de l'OMATRI. Je pensais que cela se verrait à peine. Je suis moi-même surpris des résultats : 3% de décalage, c'est énorme, presque inquiétant.

Laurent Ferrari : François, ce n'est pas correct. A 59%, mon image de présidentiable est inférieure à ce qui était prévu. Tu aurais du m'en parler ou laisser les matrinautes favorables au NON l'utiliser.

François Mimolette : Impossible, les matrinautes pro-NON regorgent de maîtres du sabre cervleto-laser argumentatif. C'était trop dangereux de leur laisser. Maurice Yoda, le grand-maître de l'OMATRI me l'a déconseillé personnellement. Ce cervlet de démocratie participative a l'air très puissant mais aussi difficilement prévisible. J'ai maintenant peur de l'utiliser dans la préparation du projet FROMAGE 2007.

Jack Debois : FROMAGE 2007 ? François, ton nom de code pour le projet 2007 sent mauvais. Il nous faut quelquechose de plus flamboyant comme la Fête de la Gauche ou...

Dominique Nazedaq : Stop. Je suis d'accord avec François. N'utilisons pas ce cervlet pour la préparation du projet. Nous sommes suffisants pour le faire, surtout moi. Dieu sait ce que les minoritaires pourraient en faire.

Laurent Ferrari : Je ne crains pas beaucoup Mélangetout et Sourcilleux. Mais Saint-Just et Python sont beaucoup plus fins. Je crains même qu'ils ne se doutent de quelquechose et me soupçonnent de duplicité dans le soutien du NON. Je suis d'accord : ne donnons surtout pas ce cervlet aux minoritaires.

François Mimolette : Je vous suis. Mais, n'oubliez pas que j'ai promis aux militants et aux citoyens qu'ils seraient consultés. Il va falloir jouer fin pour limiter au maximum l'utilisation des technologies avancées de débat coopératif.

Pervenche Cyber : Je crains qu'il ne soit déjà trop tard. Les détecteurs d'activités néo-PSHogones signalent l'arrivée imminente d'un clône amélioré du cervlet de démocratie participative...

Nous avons seulement perdu une bataille

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