Chroniques Orthogonales - La vérité sur l'accident cérébral du président

Les médias orthogons ont relayé sans broncher la version officielle de l'accident vasculaire cérébral du président de la république. Il s'agit pourtant d'une pure invention destinée à masquer des faits bien plus graves. Jacques Girouette a été victime d'une tentative de coup d'état logiciel. Sa brainchip a été infestée par un virus cervletique très virulent. Seules la vigilance et la pugnacité de son épouse Bernadette ont permis d'éviter le pire.
Le récit des faits dans cette Chronique Orthogonale...

Dimanche midi ordinaire à l'Elysée. Jacques siroe une bonne bière en regardant le résumé télé de la dernière soirée de sumo. Soudain, il abandonne sa bouteille, se dirige vers son bureau et allume son ordinateur (NdR : celui de son assistante). Surprise, il se saisit de la souris et réussit à ouvrir son mail. Incroyable, il commence à frapper au clavier le premier message électronique de sa vie.
Intriguée, Bernadette se glisse dans le bureau et demande gentiment : "Jacques, il ya quelquechose qui ne va pas ?".
Pas de réponse, Girouette continue à taper à une vitesse de secrétaire en-poolée. Inquiète, Bernadette, se rapproche et découvre avec stupeur un spectacle effrayant : Pas une seule faute de frappe ! Mais le pire est à venir.

Le Président est en train de rédiger un message annonçant sa démission, la nomination de Flinguette au poste de premier ministre, et son soutien à la candidature de son ami Nicolas.
- "Jacques ! Que se passe-t-il ? Vous êtes souffrant ? La bière n'était pas fraîche ?". Silence !
- "Mon Dieu, il est possédé ! Pas question d'abandonner le pouvoir comme çà ".
Le sang bleu de Bernadette Girouette née Cochon de Court-Sel ne fait qu'un tour. Elle arrache brutalement l'alimentation électrique de l'ordinateur. Jacques Girouette, les yeux hagards, se lève pour le rebrancher. Bernadette saisit son sac à main et lui assène un violent coup derrière la tête. Le Président, vacille, fait un pas, glisse et s'affale. Sa tête heurte violemment la statue du général. Hématome, Sang !

Alertés par Bernadette, les services de sécurité ont rapidement évacué le Président à l'hopital militaire du Val-de-Grâce. Jacques Girouette a du être maintenu en sommeil artificiel pendant plusieurs jours. Les médecins et les ingénieurs ont mis au total une semaine à diagnostiquer et traiter la cause de sa crise de folie : un virus cervletique ayant permis le contrôle à distance de la brainchip présidentielle.
L'hospitalisation du président de la république hexagone a été l'objet d'une communication très contrôlée. Il a fallu inventer une maladie officielle suffisamment sérieuse pour justifier son absence d'une semaine et sa convalescence à venir, mais suffisamment bénigne pour ne pas trop inquiéter : l'accident vasculaire cérébral sans gravité. Circulez; c'est la vérité si je mens.

Chroniques Orthogonales s'est procuré un bulletin de santé authentique. Extraits :
"Le Blackbeurris oculis (NdR : oeil au beurre noir) est en voie de résorption rapide. L'hématome causé par le sac à main de grande marque est sans gravité mais devrait laisser une légère cicatrice derrière l'oreille qui n'entendait déjà plus rien. Les organes vitaux sont en bon état avec une mention passable pour le foie, un peu jaune. Le Bocalum Agitatis (NdR : le cerveau) n'a subi aucun dommage ni hémorragie. Les marées neuro-électriques demeurent fort instables en cas de vent de force 6 et plus.
La brainchip était infectée par un cheval de Troie ayant ouvert une brêche dans le firewall cervletique. Le téléchargement d'un cervlet de prise de contrôle à distance a ensuite entraîné une saturation des fonctions cervicales naturelles.
Le fournisseur de l'OS cervletique (Bigbrosoft) a collaboré activement à l'identification de la faille et fourni les patches correctifs. Tout danger semble désormais écarté. Nous recommandons néanmoins la migration vers un OS plus sûr et militarisé. A défaut, il serait prudent d'exercer une surveillance permanente par les services secrets qui ont préparé un cervlet disjoncteur."

Dominique de Quichotte et Bernadette ont opté pour la mise en place du cervlet disjoncteur. Le premier ministre a demandé aux services secrets de retrouver à tout prix les auteurs de l'attaque, même s'ils émanaient du ministère de l'intérieur.
Sans Bernadette Cochon de Court-sel, l'hexagon aurait été livré pieds et poings liés dès 2005 à un pouvoir obscur.
Est-ce que quelquechose ou quelqu'un saura arrêter Nicolas Flinguette ?

Vous ne perdez rien pour attendre